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Élevage : comment ils sont passés au bio (2/2)

ActualitésPublié le 07 mai 2024

Patrick Prampart et Symphorien Poisbeau, associés de la ferme de la Châtaigneraie à Couëron produisent du lait bio avec une cinquantaine de vaches. Ils ont obtenu le label en 2011, suite à une transformation progressive de leurs pratiques qui leur a permis de mieux gagner leur vie tout en ayant moins de travail et en respectant l’environnement. 

Depuis la conversion en bio, la production de lait a baissé de près de 20%, mais les revenus des agriculteurs a augmenté. © Céline Jacq Pour Nantes Métropole.
Depuis la conversion en bio, la production de lait a baissé de près de 20%, mais les revenus des agriculteurs a augmenté. © Céline Jacq Pour Nantes Métropole.
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Entre 2005 et 2008, les trois éleveurs produisent donc du lait biologique mais sans le valoriser. « En 2009, ça coulait de source qu’on demande le label, affirme Symphorien Poisbeau. On a eu des aides à la conversion qui nous ont notamment permis d’augmenter nos revenus. » Ils arrêtent de livrer leur lait à Lactalis pour rejoindre Biolait qui pèse aujourd’hui 30% du lait bio en France. En 2011 ils obtiennent le label vert et blanc. Pendant 20 ans ils ont produit 300 000 litres de lait par an pour un revenu au SMIC. Depuis le passage en bio, ils produisent 250 000 litres pour 2000€ net par mois chacun. « Nos vaches s’en portent mieux aussi, on tire moins de lait, donc on les use moins », souligne Patrick Prampart.

Le lait bio en crise depuis le Covid

En 2011, le litre de lait bio était 25% plus cher que le conventionnel. Aujourd’hui c’est quasiment le même prix autour de 0,45€ le litre. Une crise qui a démarré après le Covid « liée à l’inflation et à l’arrivée de beaucoup de nouveaux producteurs bio, ajoute Symphorien Poisbeau. 30% du lait bio est déclassé en conventionnel aujourd’hui par manque de débouchés. » Les dernières années sont donc un peu plus dures en termes de revenus mais les éleveurs ne se plaignent pas, ils s’en sortent plutôt bien. En partie grâce aux aides de la PAC (politique agricole commune). « Jusqu’en 2005 on n’avait quasiment pas d’aides, on en était fier mais aujourd’hui c’est 30% du chiffre d’affaires », avance Symphorien Poisbeau.

Les deux associés de l’époque n’ont aucun regret d’être passés au lait bio car au-delà de la considération environnementale, ils ont moins de travail et des revenus plus importants. A trois associés, ils ont ainsi retrouvé du temps libre, des week-end et des vacances. Symphorien Poisbeau est parti à la retraite en 2023, Patrick Prampart et Jérémy Landas, jeune associé arrivé en 2021, cherchent un troisième repreneur.  Aujourd’hui, ils font partie du Civam et du Gab 44 (groupement d’agriculteurs bio de Loire-Atlantique) pour échanger sur leur expérience.