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Le Voyage à Nantes 2023 met les statues en ordre de marche

ActualitésPublié le 29 juin 2023

Des monuments qui se déplacent, d’autres qui réapparaissent, des lieux en ville jamais investis, des détournements… Le nouveau parcours estival, en place du 1er juillet au 3 septembre 2023, fait le pari du mouvement.

L’affiche du Voyage à Nantes figure l’œuvre de Xu Zhen
L’affiche du Voyage à Nantes figure l’œuvre de Xu Zhen "European Thousand-Arms Classical Sculpture", installée rue d'Orléans © Romain Boulanger

Une édition sous le signe de la statuaire

« Après l’édition un peu molle de l’an dernier, un peu empêchée par les travaux et sur la queue du covid, on devrait avoir cette année une édition joyeuse, très vivante et très visible dans la ville, avec beaucoup d’intrigues, beaucoup de mouvement », promet Jean Blaise. Le directeur du Voyage à Nantes (VAN) et ses équipes ont misé sur un thème : la statuaire. « Chaque année, quand on fait des repérages dans la ville, on voit ces statues qui paraissent en mouvement mais ne bougent jamais… Elles représentent pourtant notre ville, son histoire, et on s’est donc attaqué à elles ! » D’autres statues « venues d’ailleurs comme pour nous envahir », des créations d’artistes, complètent cette 12e édition, qui aligne une vingtaine de nouveautés.

Une file indienne rue d’Orléans

Une œuvre « absolument hallucinante » selon les mots de Jean Blaise, qui fait l’affiche du Voyage à Nantes et sera installée dans la rue d’Orléans. Pour réaliser European Thousand-Arms Classical Sculpture, l’artiste chinois Xu Zhan a puisé dans les codes des époques antique et classique. « C’est un artiste avec une esthétique assez provocatrice et très pop, qui aime les télescopages », complète Marie Dupas, chargée de programmation artistique. Le résultat :  une file indienne d’une longueur de 12 mètres et réunissant 19 statues, toutes à la même échelle et réalisées dans une poudre de marbre qui leur confère une blancheur éclatante. Choc visuel assuré !

Des statues qui s’offrent une pause

Et si les statues descendaient un peu de leur piédestal et vaquaient à d’autres occupations ? C’est l’idée du Temps d’une pause ! « On a demandé au dessinateur nantais Olivier Texier de libérer quatre statues : les généraux Mellinet et Cambronne et deux allégories féminines de la fontaine de la place Royale, explique Emmanuel Divet, chargé de programmation artistique. On les retrouvera dans des poses plus contemporaines, plus détendues, humanisées ». Quatre équipes de sculpteurs sont mobilisés pour réaliser ce « jeu de détournements et de copies » décliné place Graslin, au château, rue des Deux-Ponts… et même sur un Navibus ! Philippe Ramette a imaginé un autre dispositif : une réplique de son Éloge du pas de côté, qui trône place du Bouffay, va se déplacer dans la ville !

Une parade animée au théâtre Graslin

 

Hans Op de Beeck présente une installation vidéo dans la grande salle du théâtre, dans laquelle « une cavalcade apparemment sans fin de personnes défile au ralenti » © Hans Op De Beeck.
Hans Op de Beeck présente une installation vidéo dans la grande salle du théâtre, dans laquelle « une cavalcade apparemment sans fin de personnes défile au ralenti » © Hans Op De Beeck.

Un monument (en partie) ressuscité

Destin mouvementé que celui du Monument à Adolphe Billault, dédié à un ministre de Napoléon III et érigé en 1867 devant l’ancien palais de justice. Soustrait de l’espace public dès 1870, quand advient la IIIe République, il réapparaît au musée Dobrée en 1924. La statue en bronze du grand homme est fondue par les Allemands en 1941. Seules survivantes car réalisées en fonte de fer, les quatre allégories du monument se retrouvent tour à tour entreposées dans les caves du palais de justice, transférées à la Garenne-Lemot à Clisson, puis remisées dans un entrepôt de la Ville. En 2023, elles retrouvent enfin la lumière ! « L’idée est de les présenter à nouveau au public, mais au niveau de l’actuel palais de justice », explique Emmanuel Divet, qui rappelle combien « il est intéressant de montrer comment des statues peuvent bouger au fil des avancées de la société. »

Des œuvres monumentales

Plusieurs statues présentées pour cette édition 2023 frappent par leurs dimensions. C’est le cas de L’homme pressé de Thomas Houseago, installé dans le passage Pommeraye, ou encore de Je serais douce de Sanam Khatibi. Présentée cet été dans le jardin de la Psalette, près de la cathédrale, cette œuvre de 5 m de haut sera ensuite installée de manière pérenne à la Persagotière. La cour de l’hôtel de Briord est investie par Maen Florin, qui y présentera Commedia, un ensemble de quatre grandes têtes en céramique. Toujours quartier Bouffay, l’artiste nantaise Marion Verboom intervient dans le passage, le jardin et sur la place Sainte-Croix, où sera érigée une sculpture de 5 m inspirée par l’église, Achronie 39. Plus modestes, le groupe The Humans du Suédois Olaf Breuning, prennent leurs quartiers sur la nouvelle place Feydeau-Commerce.

« Pacific » de Maen Florin, une installation dans la fontaine de la place Royale © Le Voyage à Nantes.
« Pacific » de Maen Florin, une installation dans la fontaine de la place Royale © Le Voyage à Nantes.

Des lieux insoupçonnés

« On avait envie de faire voyager les Nantais dans leur propre ville et de les faire découvrir des lieux qu’ils ne peuvent pas connaître », souligne Jean Blaise. Sept nouveaux sites sont ainsi investis par le VAN en 2023. L’artiste Johan Creten en occupe deux avec sa curieuse Mouche morte installée dans la serre de l’île aux palmiers du jardin des Plantes ; une de ses œuvres de jeunesse, en bronze, est exposée dans une cour intérieure privée place de la Bourse. Mais le site le plus inattendu est sans doute la Maison de l’Immaculée – proche de la chapelle du même nom, rue Malherbe – où va être exposée la fabuleuse collection des masques Peignon. « Environ 300 pièces qui ont été réalisées au 19e siècle par cette maison nantaise de costumiers, peintes à la main et remarquablement conservées, précise Jenna Darde, chargée de programmation artistique. La collection sera présentée dans un très beau cloître, par thèmes ».

Des expositions dans toute la ville

Les partenaires du VAN s’associent une fois de plus au parcours estival et sont à retrouver au fil du parcours matérialisé par la ligne verte – il s’établit cette année à 22 km ! Parmi les expositions : le collectif Name au Planétarium, Retour au Sneffels au musée Jules Verne, Jacques Perconte au lieu unique, Tribu Loire à la Maison de l’architecture, ou encore Barthélémy Toguo – déjà présent dans Expression(s) décoloniale(s) au château – à la HAB galerie. Le parcours inter-écoles, dans le Quartier de la création de l’île de Nantes, rempile pour une deuxième édition. Enfin, le partenariat avec la Semitan prend la forme d’un nouveau tramway décoré d’une œuvre, signée Florian Viel.

Tout le parcours 2023 sur le site du Voyage à Nantes