Des personnes en situation de handicap formées à la réparation de vélos

Dans les locaux de l’ANRH à proximité de la route de Paris, où les six travailleurs déjà formés interviennent dans les entreprises pour réviser les vélos des salariés, Cédric règle le système de freins d’un vélo destiné à être remis à neuf. « Il faut être minutieux, patient et méthodique », observe le nouveau mécanicien cycles, entré en 2008 dans l’entreprise adaptée de l’association. « J’ai d’importantes pertes d’équilibre, on m’a donc conseillé de venir exercer en milieu protégé. Ça me sécurise. » Après avoir travaillé dans « le conditionnement de cartouches d’encre, les systèmes d’alarme ou encore l’isolation de caissons », le salarié a bénéficié cet été d’une formation cycles : « J’aime le travail manuel, je me suis dit que c’était une belle expérience. » Comme lui, cinq autres travailleurs en situation de handicap ont suivi ce cursus de 23 jours dispensé par le CNPC, l’école de commerce du sport, dans les locaux de l’ANRH. « Après le premier confinement au printemps 2020, nous avons vu un engouement pour le vélo et ça ne se dément pas, souligne Marianne Gourlan, responsable d’activités de l’association. Nous avons pensé que c’était une filière d’avenir. L’ANRH avait déjà une expertise sur ce sujet avec la boutique Les petits vélos de Maurice à Paris. »

« Un diagnostic complet du vélo »

L’atelier cycles, composé des six mécaniciens et d’un chef d’équipe, propose aux entreprises de venir réparer les vélos de leurs salariés sur site. « On fait un diagnostic complet, il y a beaucoup de réglage de freins et de dérailleurs mais aussi le dévoilage de roues quand c’est possible, détaille Pascal Pradeau, responsable de l’atelier ouvert le 20 septembre dernier. En fin d’intervention, on fait la pression des pneus et le graissage du vélo qui repart comme neuf ! » 15 à 25 bicyclettes sont révisées par journée d’intervention. L’ANRH a également noué un partenariat avec Décathlon et le service Bicloo de Nantes Métropole.  
Quatre équipiers sont en CDI, les deux autres ont un CDD « Tremplin » conçu pour les travailleurs en situation de handicap. « L’objectif pour ces deux personnes est de se diriger ensuite vers le milieu ordinaire », précise Marianne Gourlan. C’est le cas de Gérard qui reprend le travail après un cancer. « Je n’ai pas hésité quand on m’a parlé de cet atelier. L’ambiance me plaît beaucoup, je dois maintenant développer mon autonomie pour pouvoir travailler en entreprise. » L’ANRH doit former d’autres mécaniciens dans les prochains mois.