Comme une boucle… Pour son édition 2023, Scopitone réinvestit une partie des anciennes halles Alstom, désormais entièrement transformées. « C’est une émotion de revenir sur ce site, où nous avons organisé six éditions et que nous avons laissé depuis plusieurs années », reconnaît Éric Boistard, directeur de Stereolux, évoquant « une époque où les smartphones et la Kinect n’étaient pas encore inventés ». Mais foin de nostalgie, le festival reste résolument ancré dans son époque et se veut le miroir des questionnements artistiques actuels : « Les artistes étaient très orientés sur l’utilisation des technologies mais aujourd’hui, ils ont un propos plus sociétal, ils voient le monde évoluer avec ses problèmes environnementaux, politiques… Ils nous permettent de réfléchir sur le sens et le devenir de nos sociétés. »
Ces préoccupations traversent l’exposition d’arts numériques, accueillie dans les halles et dont le commissariat artistique est assuré cette année par Mathieu Vabre. Elle rassemble une dizaine d’installations d’artistes internationaux autour d’une thématique : l’aller-retour. « On a travaillé sur trois chapitres, explique le directeur artistique de la Biennale des imaginaires numériques d’Avignon, Aix et Marseille : le premier autour des expéditions d’artiste, un deuxième autour des voyages et des mobilités contemporaines, un troisième autour des carnets de voyage – avec des cabinets de curiosités un peu particuliers ».
Parmi les œuvres présentées, à noter The Lights which can be heard, du Nantais Sébastien Robert, autour des aurores boréales. À voir également : l’installation lumineuse et sonore monumentale, imaginée par le duo Luminariste et installée allée Frida-Kahlo, en coréalisation avec la Nantes Digital Week. Intitulée Cymopolée, du nom de la déesse grecque des tempêtes et des catastrophes naturelles, « elle traite du dérèglement climatique et sera visible tous les soirs », explique Éric Boistard.
Côté musique, Scopitone joue également les explorateurs. Trois journées lui sont dédiées : le jeudi 14 avec un before de DJ sets dans le hall de Stereolux (gratuit), puis deux lives A/V dans la salle Maxi ; vendredi 15 et samedi 16 avec deux nuits électro jusqu’à 5 h du matin, dans les différents espaces de Stereolux. Jean-Michel Dupas, programmateur musical de Scopitone, explique avoir suivi quatre axes : « Féminité, diversité, live, découverte ».
Quelques noms ? Molécule, Cate Hortl, Sofia Kourtesis, Swan Meat, Zoë Mc Pherson, Vanille, MC Yallah, Mainline Magic Orchestra… ou encore Perreo Supremo pour son set reggaeton (samedi à 17h à Magmaa, gratuit). « 75 % de la programmation est féminine et on n’a pas besoin de se forcer puisque la scène électro féminine est la plus aventureuse et la plus intéressante en ce moment ! » Pour ce qui est de la diversité et de la découverte, Scopitone mise sur « de très jeunes projets, des artistes qui viennent de sortir », sur l’éclectisme des styles et une large ouverture à l’international. « En dehors de la scène française ou anglo-saxonne, on va chercher d’autres pays comme le Pérou, la Malaisie, la Palestine, l’Algérie, l’Ouganda… »
Pratique
Scopitone #21, du mercredi 13 au dimanche 17 septembre 2023 autour de Stereolux et des Halles.