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Élevage : comment ils sont passés au bio (1/2)

ActualitésPublié le 29 avril 2024

Patrick Prampart et Symphorien Poisbeau, associés de la ferme de la Châtaigneraie à Couëron produisent du lait bio avec une cinquantaine de vaches. Ils ont obtenu le label en 2011, suite à une transformation progressive de leurs pratiques qui leur a permis de mieux gagner leur vie tout en ayant moins de travail et en respectant l’environnement. 

Patrick Prampart et Symphorien Poisbeau ont obtenu le label bio en 2011. © Céline Jacq pour Nantes Métropole
Patrick Prampart et Symphorien Poisbeau ont obtenu le label bio en 2011. © Céline Jacq pour Nantes Métropole

À la ferme de la Châtaigneraie, à Couëron, la cinquantaine de vaches est dehors toute l’année sauf en cas de très mauvais temps. Elles pâturent dans une quarantaine d’hectares autour de la ferme et vont à la traite le matin et le soir. Ce sont des Prim’Holstein mais Patrick Prampart l’un des associés rêve d’avoir une Brune des alpes. Avec Symphorien et Hubert Poisbeau, il est passé d’un élevage laitier intensif, au bio en 2009.

L’histoire commence en 1987 quand les trois frères Poisbeau reprennent l’élevage de leur mère. « On n’avait pas la mentalité bio, c’est venu petit à petit mais déjà on ne voulait pas du soja venu d’ailleurs, raconte Symphorien Poisbeau. On était un peu à contre-courant car le soja donne beaucoup de lait. » Leurs vaches broutent de l’herbe, des betteraves fourragères cultivées sur la ferme et un peu de pois protéagineux pour remplacer le soja. En 1991, un frère quitte le GAEC (groupement agricole d’exploitation en commun), Symphorien appelle son ami Patrick Prampart, peintre en bâtiment, pour rejoindre l’aventure en 1993. « J’ai démissionné, fait une formation de 2 ans en agriculture et je suis devenu officiellement associé en 1996. »

Moins de travail mais moins de production

Dans les années 2000, la ferme s’agrandit passant de 42 à 113 hectares. « On faisait des formations avec le Civam (association qui travaille à la transition agro-écologique et à la valorisation du milieu rural), on rencontrait des gens en bio, on s’est mis à penser à la qualité du lait, à la biodiversité, à l’eau, à comment soigner nos bêtes autrement », explique Patrick Prampart.

Les éleveurs arrêtent la production de betteraves fourragères, difficile à cultiver sans herbicides, font des rotations plus longues pour l’herbe pour éviter les mauvaises herbes. « Avant on retournait la terre et on semait tous les 2-3 ans, maintenant c’est tous les 10 ans, précise Symphorien Poisbeau. C’est moins de travail, moins de tracteur mais moins de production aussi car l’herbe nouvellement semée donne plus de lait. » Patrick Prampart se forme à l’aromathérapie, à la phytothérapie, à l’acupuncture et à l’homéopathie pour soigner les vaches. Et ça marche. Sauf gros problèmes de santé, plus aucun antibiotique n’est donné. Il y a même une ostéopathe qui passe prendre soin des bêtes. 

Retrouvez la suite du parcours de conversion de la ferme de la Châtaigneraie mardi 7 mai 2024 dans notre rubrique Place aux Actes.

Retrouvez la 2e partie de cet article